• Il était une fois, une jeune fille qui vivait seule avec sa mère dans une pauvre ferme. Elles n'avaient que deux chèvres et chaque matin, la fillette les emmenait dans une clairière des bois pour qu’elles y broutent. Pour toute nourriture, la fillette n'avait qu'un morceau de pain et pendant que ses bêtes paissaient, elle devait filer le lin pour ne pas perdre de temps à rêver. La vie était bien difficile mais la petite Maria était une enfant heureuse qui chantait et dansait sur le chemin. Elle chantait toute la journée en travaillant et rapportait le soir à sa mère un fuseau rempli de fil de lin.
    Un jour, alors qu’elle était à filer et chanter une femme magnifique sortit de la forêt :
    - Aimes-tu danser Maria ? lui demanda-t-elle.
    - Je pourrais danser tout au long du jour !
    - Viens donc avec moi et je t’apprendrai...
    Les oiseaux de la forêt se mirent alors à chanter sur les accords que soufflait le vent dans les branches... Elles dansèrent, dansèrent, dansèrent ; mais quand le soleil se coucha Maria réalisa que son fuseau n’était qu’à moitié rempli...
    - Es-tu malade, lui demanda sa mère ?
    - Je te promets de remplir le fuseau demain...
    Le lendemain, sur le chemin, elle ne dansait ni ne chantait plus.
    - Aujourd’hui il n’est pas question que j’accompagne cette drôle de femme, s’était-elle promis !
    Elle fila toute la matinée, mais lorsque le soleil darda sur elle ses rayons au zénith, la dame apparu pour l’inviter à nouveau :
    - Je ne peux pas, répondit la fillette, j’ai beaucoup de travail.
    - Ne t’inquiète donc pas pour ça...
    Et elles dansèrent, dansèrent, dansèrent...
    A la tombée du jour Maria s’effondra en larmes voyant que son fuseau n’était pas plus avancé que la veille.
    Alors la femme murmura quelques paroles et en un clignement d’œil tout fut comme si Maria avait travaillé durant la journée toute entière.
    - Tisse mais jamais ne jure, lui dit-elle en tendant le fuseau. N’oublie pas, tisse mais jamais ne jure...
    Le lendemain la petite chantait et dansait à nouveau tout en cheminant avec ses deux chèvres vers la clairière. A midi la femme vint et les oiseaux chantèrent, le vent souffla les accords...
    Et elles dansèrent, dansèrent, dansèrent...
    Le soir, Maria reçut un petit coffret de bois.
    - Ne regarde pas ce qui est à l’intérieur avant d’être rentrée chez toi...
    Mais bien sûr, en cours de route Maria ouvrit la boite et la trouva pleine de glands de chênes. De dépit, elle en jeta une poignée sur le sol et rentra chez elle.
    Sa mère l’attendait sur le pas de la porte :
    - Où as tu trouvé le fuseau d’hier ? J’ai tissé toute la matinée mais j’avais beau tirer sur le fil, la pelote ne désemplissait pas ! J’ai fini par jurer et voilà que tout à coup le fuseau a disparu... Il y a derrière ceci quelque sorcellerie !
    Maria fut donc bien obligée de tout avouer à sa mère. La danse, la femme merveilleuse...
    - Tu as rencontré la fée des bois, dit sa mère. Elle vient parfois danser avec les jeunes filles. Par contre, si elle rencontre un homme elle l’entraîne au plus profond de la forêt et on ne le revoit jamais...
    Maria lui montra le coffret et lorsqu’elles l’ouvrirent elles constatèrent que les glands restant étaient en or...
    - Heureusement que tu n’as pas tout jeté !
    Le lendemain, la mère et la fille allèrent à l’endroit où Maria avait jeté les glands. Mais elles ne découvrirent rien d’autre que trois nouveaux splendides chênes qui avaient poussé là pendant la nuit. Ces trois chênes que l’on peut toujours voir non loin de là...
    Maria ne rencontra plus jamais la fée des bois. Sa mère acheta une nouvelle ferme et la jeune fille continua à danser et chanter tout au long des jours.

    http://www.contes.biz/index.php


    votre commentaire
  • Un jour, un Brahmine traversait un village de l'Inde. Il faut savoir qu’un Brahmine est un Hindou qui ne fait jamais de mal aux animaux, et qui les traite en frères. Donc, un jour que le Brahmine traversait un village lorsqu’il vit sur le bord de la route une grande cage de bambou, et dans cette cage, il y avait un énorme tigre, que les villageois avaient pris dans un piège et enfermé là pour le vendre à une ménagerie, parce qu'il leur mangeait tous leurs moutons.
    - Frère Brahmine, frère Brahmine, dit le Tigre, ouvre la porte et laisse-moi sortir un peu, pour aller boire. J'ai tellement soif, et il n’y a pas d'eau dans ma cage.
    - Mais, frère Tigre, dit le Brahmine, si j'ouvre la porte, tu me sauteras dessus et tu me mangeras ?
    - Que vas-tu penser là ? demanda le Tigre. Jamais de la vie, je ne voudrais faire pareille chose! Fais-moi sortir juste une petite minute, pour chercher une goutte d'eau, frère Brahmine!
    Le Brahmine ouvrit la porte de la cage, et laissa sortir le Tigre, mais, dès que celui-ci fut dehors, il sauta sur le Brahmine pour le manger.
    - Frère Tigre, dit le pauvre Brahmine, tu m'as promis de ne pas me manger l Ce que tu fais là n'est ni honnête ni juste!
    - Au contraire, c'est tout à fait honnête et juste, dit le Tigre, et quand même, ça serait autrement, ça m'est égal. Je vais te manger.
    Mais le Brahmine supplia tellement le Tigre, que celui-ci finit par consentir à attendre jusqu'à ce qu'ils eussent consulté les cinq premières personnes qu'ils rencontreraient.

    La première chose qu'ils virent sur le bord du chemin fut un grand figuier banian.
    - Frère banian, dit le Brahmine, est-il juste et honnête que le Tigre veuille me manger après que je l'ai fait sortir de sa cage ?
    Le Figuier banian les regarda, et dit d'une voix lasse :
    - Pendant l’été, quand le soleil est brûlant, les hommes viennent s'abriter à mon ombre et se rafraîchissent avec mes fruits; mais, quand le soir vient et qu'ils sont reposés, ils cassent mes branches et éparpillent Mes feuilles. L'homme est une race ingrate. Que le Tigre mange le Brahmine.
    Le Tigre sauta sur le Brahmine, mais celui-ci cria :
    - Pas encore! pas encore! Nous n'en avons vu qu'un! Il y en a encore quatre à consulter.

    Un peu plus foin, ils virent un buffle couché en travers du chemin.
    Le Brahmine s'arrêta et lui dit :
    - Frère Buffle, oh! frère Buffle, est-ce qu'il te semble honnête et juste que ce Tigre veuille me manger, quand le viens juste de le faire sortir de sa cage ?
    Le Buffle les regarda, et dit d'une voix basse et profonde :
    - Quand j’étais jeune et fort, mon maître me faisait travailler dur, et je le servais bien. le portais de lourds fardeaux, et le traînais de grandes charrettes. Maintenant que je suis vieux et faible, il me laisse sans eau et sans nourriture pour mourir sur le chemin. Les hommes sont ingrats. Que le Tigre mange le Brahmine.
    Le Tigre fit un bond, mais le Brahmine dit très vite :
    - Oh! mais, ce n'est que le second, frère Tigre, et tu m'en as accordé cinq!
    Le Tigre grommela beaucoup, mais consentit à aller un peu plus loin.

    Bientôt, ils virent un aigle planant au-dessus de leurs têtes, et le Brahmine l'implora :
    - Oh! frère Aigle, frère Aigle! Dis-nous s'il te semble juste que ce Tigre veuille me manger, après que le l'ai délivré d'une terrible cage ?
    L'Aigle continua à planer lentement pendant quelques instants, puis il descendit et parla d'une voix claire :
    - Je vis dans les nuages, et je ne fais aucun mai aux hommes. Cependant, toutes les fois qu'ils peuvent trouver mon aire, ils tuent mes enfants et me lancent des flèches. Les hommes sont une race cruelle. Que le Tigre mange le Brahmine.
    Le Tigre sauta de nouveau, et le Brahmine eut bien de la peine à lui persuader d'attendre encore. Il y consentit pourtant et ils continuèrent leur chemin.

    Un peu plus loin, ils virent un vieux crocodile, à demi enterré dans la vase, près de la rivière.
    - Frère Crocodile, frère Crocodile, dit le Brahmine, est-ce que vraiment il te semble juste que ce Tigre veuille me manger, alors que je l'ai délivré de sa cage ?
    Le vieux Crocodile se retourna dans la vase, et grogna, et souffla, après quoi, il dit, de sa voix éraillée :
    - Je reste tout le jour couché dans la vase, aussi innocent qu'une colombe. Je ne chasse pas les hommes, et pourtant, toutes les fois qu'un homme me voit, il ne jette des pierres, et me pique avec des bâtons pointus, en m'insultant. Les hommes ne valent rien. Que le Tigre mange le Brahmine.
    - Il y en a assez comme cela, dit le Tigre, tu vois bien qu'ils sont tous du même avis. Allons!
    Mais il en manque un, frère Tigre, dit le pauvre Brahmine, plus qu'un, le cinquième!
    Le Tigre finit par consentir, bien contre son gré.

    Bientôt ils rencontrèrent un petit chacal, trottant gaiement sur la route.
    - Oh ! frère Chacal, frère Chacal, dit le Brahmine, dis-nous ce que tu penses! Est-ce que vraiment tu trouves juste que ce Tigre veuille me manger, après que le l'ai délivré de sa cage ?
    - Plaît-il ? demanda le petit Chacal.
    - Je dis, répéta le Brahmine en élevant la voix, crois-tu qu'il soit juste que ce Tigre me mange, quand c’est moi qui l'ai fait sortir de sa cage ?
    - Cage ? répéta le petit Chacal d'un ton distrait.
    - Oui, oui, sa cage, dit le Brahmine, Nous voulons avoir ton avis. Penses-tu...
    - Oh! dit le petit Chacal. Vous voulez avoir mon avis ? Alors, je vous prierai de parler bien distinctement, car je suis quelquefois assez lent à comprendre. Qu’est-ce qu'il y a ?
    - Penses-tu, dit le Brahmine, qu'il soit juste que ce Tigre veuille me manger, quand c'est moi qui l'ai fait sorte de sa cage ?
    - Quelle cage ? demanda le petit Chacal.
    - Celle où il était, donc, dit le Brahmine. Tu vois bien...
    - Mais je ne comprends pas bien, interrompit le petit Chacal. Tu dis que tu l'as délivré ?
    - Oui, oui, oui, dit le Brahmine. C'est arrivé comme ça : je marchais le long de la route, et je vis le Tigre...
    - Oh! ma tête! dit le petit Chacal. Je ne pourrai jamais rien comprendre, si tu commences une si longue histoire. Il faut parler plus clairement. Quelle sorte de cage ?
    - Une grande cage ordinaire, dit le Brahmine, une cage en bambou.
    - Ça ne me dit rien du tout, fit le petit Chacal. Vous feriez mieux de me montrer la chose, alors, je comprendrais tout de suite.
    Ils rebroussèrent chemin et arrivèrent à l'endroit où se trouvait la cage.
    - A présent, voyons un peu, dit le petit Chacal. Frère Brahmine, où étais-tu placé ?
    - Juste ici, sur la route, dit le Brahmine.
    - Tigre, où étais-tu ? dit le petit Chacal.
    - Eh bien ! dans la cage, naturellement, dit le Tigre, qui commençait à s'impatienter, et qui avait bien envie de les manger tous les deux.
    - Oh! je vous demande pardon, Monseigneur, dit le petit Chacal. je suis vraiment bien peu intelligent.
    Je ne peux pas me rendre compte. Si vous vouliez bien… Comment étiez-vous dans cette cage ? Dans quelle position ?
    - Idiot! Comme cela! dit le Tigre, en sautant dans la cage; là, dans ce coin, avec la tête tournée de côté.
    - Oh! merci, merci, dit le petit Chacal. je commence à voir clair, mais, il y a encore quelque chose, pourquoi y restiez-vous ?
    - Ne peux-tu pas comprendre que la porte était fermée ? hurla le Tigre.
    - Ah ! la porte était fermée ? je ne comprends pas très bien. La... por-te... était... fermée ?... Comment était-elle fermée ?
    - Comme cela, dit le Brahmine en poussant la porte.
    - Ah ! comme cela ? très bien, dit le petit Chacal. Mais, je ne vois pas de serrure. Ce n’est pas très solide. Pourquoi le Tigre ne pouvait-il pas sortir ?
    - Parce qu'il y a un verrou, dit le Brahmine en poussant le verrou.
    - Ah ! il y a un verrou ? dit le petit Chacal. Vraiment ? Il y a un verrou ?
    - Eh bien ! mon bon ami, dit-il au Brahmine, maintenant que le verrou est poussé, je vous conseille de le laisser comme il est. Et pour vous, Monseigneur, continua-t-il en s'adressant au Tigre, plein de fureur, je crois qu'il se passera un certain temps avant que vous ne trouviez quelqu'un d'autre pour vous ouvrir.
    Et, se tournant vers le Brahmine, il lui fit un profond salut.
    - Adieu, frère, dit-il. Votre chemin va par ici, et le mien va par là. Bonjour !


    votre commentaire
  • Il était une fois une princesse, fille de roi. Elle se prénommait Safia. Son père et sa mère l'aimaient tellement qu'ils ne lui auraient rien refusé. Un jour, un magicien arriva au palais en demandant asile : il prétendit être un savant professeur, pourchassé par ses ennemis, et qu'il n'avait aucun endroit où aller pour écrire un livre très important.
    « Mon cher professeur », dit le Roi, « vous aurez ici une pièce à votre disposition et tout ce que vous pourrez souhaiter pour pouvoir terminer votre ouvre. »
    Le magicien vint donc s'installer avec ses sortilèges et ses formules magiques, en se faisant passer pour un savant professeur. Chaque vendredi, qui était le jour de repos dans ce pays éloigné, le magicien présentait ses hommages au Roi et à sa cour, mais il convoitait secrètement le trône royal.
    Un jour il se déguisa en vieille femme et parcourut les jardins ombragés du palais à la recherche de Safia.
    « Princesse », dit-il, « permettez-moi d'être votre lingère, car je sais laver le lin et la soie mieux que personne au monde, et je le ferais pour presque rien si je pouvais servir votre Grandeur. »
    « Chère femme, » dit la princesse Safia, « Je devine que vous êtes une pauvre créature et votre situation m'afflige. Venez me voir dans mes appartements et je vous donnerai du linge à laver. »
    C'est ainsi que le magicien déguisé suivit la princesse à l'intérieur du palais, et avant même qu'elle ait pu s'apercevoir de quoi que ce soit, il l'avait enfermée dans un sac à linge et s'enfuit aussi vite qu'il le put. Il amena la Princesse dans son appartement. Il murmura un sort qui la rendit aussi petite qu'une poupée et il la cacha dans un placard.
    Le vendredi suivant, il se présenta à la Cour comme d'habitude et trouva le palais tout entier en proie au tumulte. « La Princesse Safia a disparu, et Sa Majesté a presque perdu la tête. Tous les jeteurs de sorts ont essayé de découvrir à l'aide de leurs pouvoirs magiques où elle pouvait être mais aucun n'a trouvé quoi que ce soit », dit le Grand Vizir.
    Le méchant magicien sourit car il savait que son sortilège était si puissant que personne dans tout le pays ne pourrait le contrer tant qu'il serait en vie.
    Le jour suivant, alors que la Reine était en train de pleurer, le magicien entra, déguisé en lingère. Il la fourra dans un sac à linge et l'emporta dans son appartement. Il la transforma en poupée pas plus grosse que son pouce.
    « Ha-Ha ! », ricana le magicien, « maintenant je vais capturer le Roi et c'est moi qui dirigerai le pays . »
    Donc, le jour suivant, il attendit que le Roi parte se reposer, épuisé et tourmenté par la disparition de la Reine, et, déguisé de la même façon, il captura le Roi. Il le transforma lui aussi en poupée pas plus grosse que la Reine et l'enferma dans le placard.
    C'est alors que, toute la famille royale ayant disparu, les courtisans commencèrent à pleurer et à gémir ; ils se rendirent en grand nombre à l'appartement du magicien pour lui demander conseil.
    « Vous êtes un homme de science », dit le Grand Vizir, « vous devez connaître beaucoup de choses. Pourriez-vous nous dire ce que nous devons faire ? »
    « Jusqu'à ce que le Roi, la Reine et la Princesse réapparaissent, laissez-moi vous diriger », dit le magicien, et le peuple approuva. C'est ainsi que durant une longue période le méchant magicien gouverna le pays et amassa une grosse fortune car les habitants lui apportaient tout l'or du pays. Sans arrêt il envoyait des troupes qui parcouraient le pays dans tous les sens à la recherche du Roi, de sa femme et de sa fille. Mais bien sûr personne ne trouvait rien.
    Cependant, un jour, une souris arriva jusque dans le placard où était cachée la Princesse Safia. Quelle ne fut pas sa surprise d'entendre celle-ci lui dire, « Souris, souris, creuse un trou dans ce placard pour que je puisse m'échapper, car le méchant magicien qui m'a jeté ce sort ne me laissera jamais sortir, et je mourrai ».
    « Qui êtes-vous ? » demanda la souris.
    « Mon père est le Roi et il vous récompensera généreusement. Vous aurez du fromage à volonté pour le restant de vos jours », dit la Princesse.
    « Qu'Allah ait pitié ! » dit la souris. « Sa Majesté le Roi a disparu, la Reine aussi et le magicien est maintenant sur le trône ».
    « Oh non », gémit la Princesse, « que leur est-il arrivé ? Le méchant magicien les aurait-il aussi capturés ? »
    « Attendez ici », dit la souris, « je vais jeter un coup d'oil dans les autres parties du placard ». Et bien entendu, elle découvrit le Roi et la Reine transformés en poupées minuscules sur l'étagère du haut. Mais ils étaient tout raides, comme s'ils avaient été taillés dans le bois, car le magicien avait utilisé pour eux un sort différent.
    La souris retourna raconter sa triste découverte à la Princesse.
    « Hélas, hélas », pleura la Princesse, « que puis-je faire alors, même si je m'échappe, que m'arrivera-t-il ? »
    « Princesse », dit la souris, « Je vais vous aider. Je vais aller voir une Femme d'une grande sagesse qui vit dans un arbre creux. Ce soir je reviendrai vous raconter ce qu'elle a dit. »
    La Princesse se cacha à nouveau dans le placard et la souris disparut.
    A l'intérieur d'un grand arbre qui avait vu passer beaucoup d'hivers vivait la vieille Femme de grande sagesse. La souris arriva et lui demanda : « Mère, dites-moi ce que je dois faire pour aider la fille du Roi qui a été transformée en poupée par le magicien. Elle espère s'échapper par un petit trou que j'aurais creusé dans la porte. J'ai découvert que le Roi et la Reine sont dans le même placard, métamorphosés en poupées de bois pas plus grosses que votre pouce. »
    « Dites à la fille du Roi qu'elle doit venir ici quand la lune sera haute et que je l'aiderai », dit la Femme de grande sagesse.
    La nuit tombée, la souris retourna dans le placard et creusa le bois pour permettre à Safia de sortir par le trou. La Princesse était si petite qu'il lui fut facile de courir hors du palais sans se faire remarquer par les gardes. Quand la lune se leva et que le jardin fut inondé de lumière, la minuscule Princesse se glissa dans l'arbre creux que lui avait montré la souris.
    « Entrez, fille du Roi », dit la femme de grande sagesse. « J'ai trouvé la réponse à vos questions dans mes livres de magie. » La souris faisait le guet à côté pour s'assurer que personne n'arrivait, et Safia s'assit sur un petit tabouret tandis que la vieille femme lisait son grand livre de magie.
    « Vous devez marcher jusqu'à la croisée des chemins et dans un champ des environs vous verrez un cheval de couleur orange, déjà sellé pour un voyage. Sautez sur son dos, après lui avoir fait manger une graine d'herbe magique ».
    « Où vais-je trouver la graine d'herbe magique ? », demanda la Princesse.
    « Je vais vous la donner », dit la femme de grande sagesse, en cherchant dans un tiroir.
    « Que dois-je faire une fois sur le cheval ? » demanda Safia.
    « Fille du Roi, vous devez lui murmurer à l'oreille, Emmène-moi, cheval orange, là où pousse le poirier sacré pour que je puisse rapporter une poire de sa branche la plus haute », dit la vieille femme en reposant son livre sur l'étagère.
    « Et ensuite je retrouverai ma taille normale ? » demanda la Princesse.
    « Quand le méchant magicien sera mort et pas avant vous retrouverez votre taille normale », dit la Femme de grande sagesse. « Vous devez remonter sur le cheval orange et chevaucher jusqu'à ce vous atteigniez le puits de l'Ogre Vert. Murmurez à l'oreille droite du cheval et vous y parviendrez avant même de le savoir. Jetez la poire au plus profond du puits car l'âme du méchant magicien est cachée dans cette poire et si elle tombe dans l'antre de l'ogre celui-ci la dévorera. Ainsi le magicien mourra. »
    « Qu'arrivera-t-il ensuite ? », voulut savoir la Princesse.
    « Ensuite, toutes les créatures transformées par le magicien retrouveront leur forme originelle et tout sera comme avant. » Et la femme de grande sagesse lui mit une graine d'herbe dans la main.
    La minuscule Princesse remercia donc la Femme de grande sagesse, dit au revoir à la souris et courut au clair de lune jusqu'à la croisée des chemins.
    Elle vit, comme le lui avait dit la vieille femme, un cheval de couleur orange, avec une belle crinière et une queue dorées, qui attendait dans le champ, harnaché et sellé.
    « Cheval orange ! Cheval orange ! » l'appela Safia à voix basse. « Voici la graine d'herbe magique. Emmène-moi jusqu'au poirier sacré, pour que je puisse attraper la poire la plus haute ».
    Le cheval de couleur orange baissa la tête pour avaler la graine. Puis il baissa la tête à nouveau pour permettre à Safia de grimper sur son dos en se cramponnant à la crinière dorée. Elle s'installa sur la selle du mieux qu'elle put. Le cheval hennit deux fois, puis, agitant la tête, se mit à galoper plus vite que le vent.
    En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Safia se retrouva au milieu d'un beau verger rempli de cerisiers, de pruniers et d'arbres couverts de baies mais il n'y avait là qu'un seul poirier.
    « Le voici », dit le cheval, et debout sur la selle Safia tendit le bras vers les branches. Elle attrapa une poire sur la plus haute branche et la déposa délicatement dans la besace.
    « Emmène-moi jusqu'au Puits de l'Ogre vert », murmura-t-elle à l'oreille droite du cheval. Le cheval orange fit un signe de la tête et s'élança tel le vent ; ses sabots allaient si vite qu'ils semblaient ne pas toucher terre. Derrière trois palmiers, il y avait un puits. Au clair de lune, Safia vit, qu'à l'intérieur du puits, il y avait la tête d'un ogre, aussi grosse qu'un potiron avec des yeux énormes et tout ronds et une grande bouche. Elle se dépêcha de prendre la poire contenant l'âme du magicien et la jeta directement dans la bouche de l'Ogre vert. Immédiatement l'Ogre dévora la poire et Safia se mit à grandir. Elle avait désormais retrouvé sa taille normale - le méchant magicien était mort.
    Le cheval la ramena à la croisée des chemins et alors qu'elle s'apprêtait à le remercier il disparut dans un grand bruit de tonnerre.
    Elle courut jusqu'au palais puis dans la pièce où sa mère et son père étaient emprisonnés. Elle découvrit que le Roi et la Reine, ayant repris leur taille normale, étaient très intrigués de se retrouver dans un placard. Elle leur expliqua rapidement toute l'histoire.
    « Appelez le Capitaine de la Garde ! », ordonna le Roi. « Arrêtez le magicien et qu'il soit décapité ».
    Mais quand les soldats arrivèrent dans la chambre royale pour arrêter le faux roi, ils s'aperçurent qu'il était mort au moment-même où l'Ogre Vert avait mangé la poire, comme l'avait prédit la Femme de grande sagesse.
    Il y eut de grandes réjouissances au palais et Safia décida d'aller remercier la Femme de grande sagesse qui vivait dans l'arbre creux. Mais de l'arbre il n'y avait plus trace - il avait disparu, c'était comme s'il n'avait jamais existé. Safia n'en croyait pas ses yeux, elle regardait partout lorsqu'un beau et grand jeune homme, richement vêtu, s'approcha d'elle.
    « Soyez bénie, chère Princesse », dit-il, « car c'était moi la souris, victime d'un enchantement, qui a creusé le trou qui vous a permis de vous évader et d'aller chercher la poire qui contenait l'âme du magicien ».
    « Ainsi donc c'était vrai, ce n'était pas un rêve ! » s'écria Safia. « Je venais trouver la Femme de grande sagesse et elle a disparu ».
    « Elle vit dans un arbre enchanté », expliqua le jeune homme, « et comme elle veut désormais séjourner ailleurs, l'arbre a été déraciné et déplacé sans qu'il en reste aucune trace ».
    « Venez avec moi voir mon père afin qu'il puisse vous remercier, » dit Safia.
    Le jeune homme l'accompagna donc et en s'agenouillant devant le Roi il expliqua qu'il était un prince qui avait été transformé en souris par le magicien.
    « Vous resterez ici et épouserez ma fille », promit le Roi, « et vous dirigerez le royaume après moi, puisque ne n'ai pas de fils ».
    Et c'est ainsi que les choses se passèrent, les fêtes du mariage durèrent sept jours et sept nuits, et Safia et son époux vécurent heureux durant de longues années

     

    http://contes.biz/conte-118-La_princesse_et_la_souris.html


    votre commentaire
  • Décorer des supports en polystyrène

    Dans le monde des loisirs créatifs il existe de nombreux supports à décorer et le polystyrène en fait parti.

    Pour le décorer vous pouvez utiliser : du papier de soie ou du décopatch (à appliquer avec un vernis colle), de la peinture, des perles, des plumes, des strass (que vous enfoncerez à l'aide d'épingles, des yeux mobiles, de la laine... tous ce que vous pouvez avoir à porter de main.

    Voici un exemple de réalisation, je vous présente Spider poisson et Madame Poisson :


    1 commentaire
  • Peinture en tableau<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p></o:p>

    <o:p></o:p>

    Voici des idées de peinture à réaliser puis à mettre en tableau :

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Pour celui-ci vous devait avec vos doigt ou avec un outil (qui peut être ce que vous voulez : un morceau de bois, un pinceau, du papier, une éponge, une brosse, des feuilles d’arbres…ici il s’agit d’un morceau de papier froissé) pour faire différentes actions sur le papier :

    Caresser, taper, frotter, déposer, glisser, effleurer, rouler, masser,…

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Pour ce deuxième tableau il faut récupérer un morceau de bois (d’une cagette par exemple), mettre de la peinture dessus et faire glisser le morceau de bois. Recommencer cela plusieurs fois.


    votre commentaire